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Brossard (Danièle)

Danièle BROSSARD
Informations


Je vis dans les Ardennes et je travaille à Reims . De formation scientifique, j’exerce des activités de recherche en biologie au sein d’un laboratoire universitaire. Depuis toujours j’ai été attirée par le dessin et les arts plastiques. J’ai suivi une formation artistique auprès de deux enseignants de l’ESAD de Reims : en gravure avec Daniel Pillant et en peinture avec Michaël Sauvignet fondateur de l’Association "Diagonales". C’est en gravure que je m’exprime essentiellement, ce qui m’amène petit à petit à travailler sur le livre d’artiste. Pour parfaire ces moyens d’expressions, je participe régulièrement à des stages dans des écoles belges et auprès d’artistes professionnels. Ma démarche est essentiellement une démarche de recherche et mon travail personnel s’oriente vers une expression sur « le signe » abstraction d’une abstraction. « L’œuvre contient une sorte de calligraphie secrète, chante la mémoire et apparaît comme l’esquisse furtive d’une présence.» (M. Benard). Ainsi naissent des rythmes qui gouvernent les formes, et la matière ainsi traitée crée un espace fertile en questionnement là où ne vont pas les mots. L’œuvre, fruit d’un temps infini devient temps suspendu. Au sein de "Diagonales" dont je suis membre depuis 1989, j’ai présenté, pour chaque thème abordé, des œuvres gravées essentiellement. J’y ai exercé les fonctions de secrétaire, puis de présidente. Je fais découvrir l’évolution de mon travail par une présentation régulière de mes œuvres. Le fait d'être une femme influence-t-il votre création artistique ? Ma création artistique évolue au rythme de la métamorphose avec la volonté d’une remise en cause permanente. C’est une démarche de recherche, et une expression essentiellement par la gravure. Diverses recherches reposant sur la symbolique du coquillage, principe fondamental de la fécondité, idée de la matrice, sorte d'origine du monde, sont suivies par une expression sur le signe, abstraction d’une abstraction : spires, traces, calligraphie secrète, chant de la mémoire, esquisse furtive d’une présence, silhouettes légères aux gestes furtifs. Au delà de l’image et du graphisme, j’invite le regard de celui qui regarde à la réflexion, au retour aux sources originelles. C’est une suite de « matières à rêver », d’invitation au voyage. Recherche de l'abstraction dans l'abstraction de l'infiniment petit et l'infiniment grand De formation scientifique, j'exerce mon activité professionnelle dans un laboratoire de recherche en biologie. Je cherche à traduire un espace invisible. Celui de l'étude des structures inaccessibles à l'oeil nu qui nécessite l'usage d'un appareillage approprié, en l'interprétant comme l'abstraction d'une abstraction. (Goussiez, 1987). Comme le dit Zao Wou Ki, "lorsque l'on copie, on n'arrive pas à comprendre ce qu'il y a en soi, on ne sait pas percevoir et exprimer sa différence". Je cherche à traduire la différence entre l'aspect véritable des êtres vivants, des tissus explorés scientifiquement des objets et de leurs reflets, ces derniers étant l'équivalent de notre vie sensible, l'aspect le plus important du monde qui nous entoure, que nous percevons sous la forme d'apparitions sensibles, insaisissables et changeantes, variables d'un individu à l'autre. Ces qualités sensibles sont en nous, dans notre esprit, elles se dissolvent dans la subjectivité des divers individus où il est possible de les saisir avec précision. Toute apparence fait la preuve d'elle même par le fait qu'elle apparaît. Elle est dans son apparaître le fondement de toute vérité, c'est l'essence de la vie, vie que ne connaît pas la science. Car voir, entendre, sentir, comprendre s'éprouvent intérieurement, et ce savoir élémentaire, le plus fondamental, précède le savoir scientifique (Michel Henry). Il y a séparation entre la science qui thématise l'univers matériel et cette vie qui définit notre être le plus profond. C'est là que l'art introduit la sensibilité dont-il recherche les modes d'accomplissement les plus intenses. Les moyens d'expression que j'utilise avec des reflets comme obsession à traduire sont d'une part la gravure : élève de l'atelier de Daniel Pillant à l'Ecole des Beaux Arts de Reims, c'est l'utilisation d'empreintes variées (tissus, papiers à relief ...) auxquelles viennent s'ajouter d'autres techniques (sucre, aquatinte, eau forte, pointe sèche ...) qui me permettent d'obtenir des matières variées. Temps infini, temps suspendu Nombreuses sont les forces qui interviennent sur les coquilles de mollusque une fois leur vie achevée. Dans la mer, l'action des courants et le mouvement des vagues peuvent les transporter à de grandes distances de leur lieu d'origine. Ces coquillages roulés par la mer, usés, polis par les frottements, ces objets de nature, deviennent matière à rêver. On plonge au coeur des rythmes qui gouvernent "aveuglément" les formes.Y apparaît l'esquisse furtive d'une présence en attente d'être recueillie. Le regard de celui qui choisit, ramasse et collecte ces formes singulières révèle la richesse de ces masses précaires,qui gisent là, portées par le ressac des actions élémentaires, fruits d'un temps infini. La matière ainsi façonnée crée un espace fertile en questionnement, là ou ne vont pas les mots. Ce qui était enchaîné aux lois de la dissolution et de la ruine est libéré. Le regard, acte de création leur donne vie, les plus extraordinaires interprétations dans la découverte de visages prenant place. Les coquillages ayant survécu au concassage murmurent les mots du temps et invitent à la méditation. Ce temps sculpteur, toujours remodelant une ébauche à l'infini, ne laisse rien perdre. L'oeuvre distinguée devient temps suspendu. En ramassant et recherchant des formes dans ces "sculptures" naturelles, le peintre aboutit à la forme achevée par son apport personnel. La naissance de la peinture, la libération des formes, des couleurs et et de leur matière vers de nouveaux possibles là ou la moindre trace fait signe... C'est l'ouverture à tous les possibles à partir de l'inachevé".(Y. Le Fur). En travaillant à partir de coquillages usés, je cherche à traduire l'espace- temps : déplacement, transformation, métamorphose, anamorphose, vie, mort... Danièle Brossard 1993


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