LE PAYS MAUDIT 2
par José Langlois
Les chevaux flairaient la mort,
La colline sentait,
Ils bavaient contre les mors
Une salive d’acier.
Assis sur le cuir brun de leurs selles d’apparats,
Les généraux tenaient les rennes d’un geste mol, gras.
Attachés sur ces nerfs, sensibles jusqu’aux crins,
Ils contemplaient crinières et troupes de fantassins.
Les présages étaient bons,
Les prédictions glorieuses,
Les humeurs des canons
S’exprimeraient joyeuses.
Les généraux humaient la mort,
La colline puait,
Ils bavaient comme des porcs
Devant tant de beauté.
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