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Gourvennec (Jacques)

LE CHAT

Le chat

Depuis longtemps déjà était la solitude
Puis un jour, vint le texte.

Avec la tendresse et des miséricordes, rien que du sentiment toujours inachevé. J’ai découvert un ange, païen, mais passionné, éloigné de mon sexe, qui couche dans ma tête et meurt à chaque phrase. J’en vibre de sa voix, de mots imaginaires, à l’instant de sa bouche, qu’un silence m’envoie. Je sais de lui qu’un homme, est aussi une femme, et que la femme ne le sait pas... Et je sais vice-versa.

Je suis comme nous sommes ; Humain ! Comme un jouet à ses remparts, ses soleils inversés, l’angle félon d’un miroir. J’éclaire un présent de ma langue, mes spectres indécences narguant le fond de l’âme. Cette roulure en moi, qui suinte des déplaisirs, un creuset d’inconscient, chiné dans son sommeil...

Je suis… « Je ne suis rien ! »
Je suis le visionnaire de la première minute, qui suit la mort de tous les cygnes. Je n’écris pas, « Je torche »… Et j’éjacule de la syntaxe. Je suis à l’onanisme, aux phrases dénudées, la triste d’équivalence... Cependant que l’unique en son art, n’avance que de l’Art lui-même, les mots de tous mes maux, ne sont que la copie d’une longue agonie...
Je suis à moi tout seul, une maladie...A me chercher des troubles, à me guérir des différences, à me nourrir d’extravagances, de la tête à mes pieds, poétiquement parlants.

je suis un chat, amoureux de moi-même, figé dans le regard de cet autre moi-même, où je me sens cet autre-ci ou bien cet autre-là, qui passe, et qui repasse sans jamais bien regarder.
Je suis celui qui comme moi, ne regarde que lui…
Que ce qu’il aime, que ce qu’il aime détester…

Je suis le con des cons, marchant dans la lignée du con suprême, narcissiquement parlant, un doigt pointé sur l’esthétique, poétiseur en ma faveur, comme un revers à mes propres défauts, d’une mise à l’index…

Je suis le rouge, et puis le blanc, un clown qui joue de la grimace, qui se soigne solo !

Dans mes rapports intimes avec les glaces des salles de bains…
Dans les vitrines, qui ne vitrinent plus rien, qu’un semblant de mon spectre.
Dans lesx miroirs des ascenseurs, conditionnés de mon unique présence, histoire de me tirer la langue sans y mettre les formes, histoire de supporter l’idée insupportable, de ne pas être encore, maître de ce putain d'monde...

je vis au figuré, une littérature obscène, qui n'a pas de visage...
Qui ne sait que des masques et du triste inventé »
Je suis de tout mensonge, tous ceux qui m’offrent des raisons, à ne pouvoir identifier une image d’idéale, au moyen du langage et du rapport aux autres…

Je poétise au face à face, de miroir en miroir, approuvé d'exister...
En m’envoyant en l’air, dans l’air d’un psychotique.
A mélanger le rire, l’amour et le dégoût, sous le trait de grimaces à larmes déployées… je touche au pathétique, suscite la compassion sous un muscle d'orgueil.... je triche...

je vole à mon secours, évite une vraie vie, sur une idée d'la mort, cette source permanente de frustrations latentes. Je suis d'un univers où il y'a ni terre, ni mer, ni ciel, où y'a même pas de voiles... Où y'a même pas d'oiseaux Je suis d'un univers sans monde et que pourtant je cherche à conquérir…

Tant cette faculté d’écrire, reste qu’un art plagié au temporel, dans le cumul des lectures. La vaporeuse orgie de la mémoire et du savoir constitué... Un étalage manichéen de tous les manuscrits connus, avec leurs mots appris et des livres et des bibles...

Ainsi, comme un auteur qui naît, je ne deviens que ce nouveau disciple, une copie de cent mille autres apôtres… Un faux dieu démuni.
Je suis un homme, tout simplement…
Un homme à la fois juge et créateur
Idole de lui-même
Avec ses secrets pour sentiment.

Ah des secrets !
Tous ces secrets qui n’en sont pas...
Cette compilation du soi et du verbe paraître, qui rôde dans la tête jusqu’au bout des crayons.

Seul le beau s’échange !
Il n’y a pas d’emprunts !
L’emprunt n’est plus l’emprunt !
Il est des solitudes contre la solitude, des phrases de relève.
Il est l’incertitude remaniée d’œuvre en œuvre... Du rêve inachevé…
Qu’un Acte poétique !

Un acte sans les actes, qui donne bonne mine, en Maître Designer de l’indéfinissable, misant sur l’esthétique.

Combien est-il aisé de se parler de soi, de faire parler les choses, de se trouver des causes, des peines pour la rime. Et même des raisons, qui n’en sont pas vraiment...
Comment dire sans trahir, ce que ces autres, ne savent pas décrire.
Comment se contenter, de leurs balbutiements, de leurs désécritures.
Comment faute de mieux… Se satisfaire… Sans dire ses secrets.
Comment survivre, dites-le-moi, sans cette poésie, et qu’importe la rime.
Qu’importe le poète.
Et qu’importe son nom…
Je suis un Chat ! Un Chat, qui marche sur deux pattes, et qui ne connaîtra jamais, la phase du miroir…


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