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Gourvennec (Jacques)
Silence !
Silence !
A cette date que tu penses.
Qui ne reviendra pas
A cette fille qui danse, en marge du calendrier
Et cette mort aux yeux, cent fois dans l'autobus
A ces deux mains, sans toi... Qui sèment des soleils
Et qui les font chanter
Silence !
Aux phrases à jamais que l'on ne lira pas
A cette canicule au long de son emprise
A ce mois de juillet, louche d'un temps de bise
A ce vide qui dure, bavard de ses bras
Silence !
A cette mer au loin, plus loin que l'habitude
Ses coquillages au vert, au sable de ses doigts
A l'horizon voilé, venté de servitudes
Ses cartes perforées fumantes sous les toits
Silence !
A ce ciel qui bâille aux vitres des vélux
A cet ordinateur qui pousse des rengaines
Ses vidéos planquées aux fenêtres linux
Un adultère hanté, d'innocentes mains pleines
Silence ! Silence !
Et tous les mots menteurs où des âmes se rangent.
L’antre de nuit béante à son pas de velours
Où tapinent les dieux sous le masque d’un ange
Jusqu'aux coffres blindés de nos banques de peurs
A mon ami mon frère en coulisses du monde
Au venin qui le mord et qu’un diable a béni
A non enfant, mon sang, à sa terre moins ronde
De seringue et de plomb en un ciel démuni
A nos rêves d'humains drapés de cauchemars
A ta ville au sang chaud de statuts et de songes
A la haine attablée brûlante des alarmes
A nos anges de paix qui se chargent des armes
Silence !... Silence !... Silence !
Jacques Gourvennec
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